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dimanche 31 août 2014

Devenir Publique (Être Publiquement Soi-Même)



On sait tous que la pire peur de l’être humain, c’est d’être jugé. Admettons que vous soyez une civilisation avancée qui souhaiterait contrôler une autre, en arrivant sur sa planète : que feriez-vous pour faire en sorte que tout le monde reste dans les rangs et que personne n’ose sortir du système que vous avez vous-même créé ? Vous mettriez tout simplement au coeur des préoccupations de chaque individu, dès sa plus tendre enfance, la peur du jugement des autres. Chaque individu devient ainsi « aliéné » et « enchaîné », puisqu’avec aujourd’hui 7 milliards d’habitants, si on se préoccupe de ce que les autres pensent, on est tout simplement morts. Alors, non on n’est pas morts physiquement (encore quoi que), mais notre intérieur est mort, puisque notre âme n’a plus aucun moyen de s’exprimer à travers nous, bloquée par notre corps physique et notre mental terrorisé du jugement d’autrui.
phobie sociale 
Quand on regarde la société à l’heure actuelle (où jamais dans l’Histoire de l’humanité on a assisté à un tel phénomène de co-dépendance du regard des autres avec l’arrivée des réseaux sociaux), c’est la course à la célébrité, à la reconnaissance extérieure, à la recherche du regard de l’autre, voire de l’envie de l’autre. Beaucoup sur les réseaux sociaux aiment se nourrir de la jalousie des autres qu’ils provoquent volontairement avec l’exposé de leurs vies parfois (souvent) pourtant tellement vides du point de vue de l’âme, avec leurs profils remplis de photos et de posts toujours tournés vers eux-mêmes. Mais encore une fois il n’y a ni victime ni bourreau puisqu’il s’agit toujours de co-création : ceux qui créent cela le co-créent avec ceux qui les alimentent. C’est ainsi que la cigarette ne peut exister sans les fumeurs, que le Mac Donald’s ne peut exister sans ses adeptes, et que Kim Kardashian ne peut exister sans ses fans.
Les réseaux sociaux sont un véritable joyau en ce qui concerne la circulation d’informations indépendantes et l’éveil des consciences à l’échelle planétaire. Internet est véritablement ce qui aura permis au Monde de s’éveiller comme il est en train de le faire à l’heure actuelle, même si de l’autre côté il aura permis à d’autres activités plus sombres de naître et d’exister.
Une des pires choses que cela a déclenché chez l’être humain, c’est la « comparaison ». Auparavant, on vivait et c’est tout. On ne savait pas ce que faisait notre voisin, où il allait en vacances, à quelle heure et avec qui. Aujourd’hui, on sait tout et on voit tout, et même si cela peut nous inspirer profondément de voir d’autres s’accomplir, être heureux, ou être en vacances, cela peut aussi au final nous déprimer, quand on tombe dans la comparaison. Le risque est également de finir par vivre par procuration, nourri d’images et de posts de la vie des autres et avoir ainsi l’impression de vivre à travers toutes ces émotions procurées sur le net, mais de ne pas avoir de « vraie vie » à soi.
L’autre « pire chose » que cela a déclenché c’est le besoin de « commenter », de « donner son avis » sur tout, de juger, sous prétexte que c’est « virtuel ». Jamais dans la rue on ne se permettrait d’aller voir quelqu’un pour lui dire « Hé ! Je déteste ta façon de t’habiller, ah mais quelle horreur, tu es gros, trop moche, je n’aime pas ta façon de parler, etc. ». Pourtant c’est ce qu’il se passe tous les jours sur internet. On se permet de venir dire tout ce que l’on a envie sur le mur Facebook de l’autre, sous couvert de « liberté d’expression », liberté que bien souvent ces mêmes personnes ne supporteraient même pas sur leur propre territoire. Tranquille derrière son ordinateur, souvent sous des profils anonymes, certains expulsent toute leur frustration sur ceux qui osent être publiquement, qui ils sont.
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